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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 11:42

 


N

os bambins ont repris depuis maintenant deux semaines le chemin de l’école.

Premières notes, premières félicitations pour les meilleurs, premières punitions, avertissements et autres sanctions pour d’autres.

Autorité, obéissance, discipline, des mots chargés d’opprobre par  les inconditionnels de Françoise Dolto, réhabilités, avec un certain talent médiatique, par des psychologues comme Didier Pleux  auteur "de l’enfant roi  à l’enfant tyran" qui ose  poser la question  "Est-ce un crime de lèse-majesté que d'affirmer que l'interprétation analytique de Françoise Dolto a participé à certaines confusions pour l'éducation de nos enfants ?".

On connaît aussi les écrits de Marcel Rufo sur l’autorité parentale. Dans une interview parue dans Famille & Education il affirmait "Le bonheur, ce n’est pas toujours immédiat. Anna Freud le disait : « La frustration, c’est nécessaire ». Savoir attendre ce que l’on désire, c’est important. Les familles ne sont peut-être pas assez frustrantes".

A vrai dire beaucoup de débats inutiles pourraient être évités si, comme nous y invite le professeur Daniel Marcelli, chef du service de psychiatrie infanto-juvénile du CHU de Poitiers, nous revenions simplement à l’étymologie du mot obéir, “Oboedire” qui veut dire être soumis, docile mais aussi écouter, prêter l'oreille. En forme presque de provocation, cet éminent spécialiste nous affirme qu’il n’est pas "interdit d’obéir", de faire la distinction entre obéissance et soumission.

On peut obéir, "prêter l’oreille" parce qu’on y est contraint, parce qu’on veut faire plaisir ou pour la meilleure des raisons qui est que l’enfant a compris son propre intérêt caché derrière le commandement de l’adulte.

Obéir c’est aussi donner du sens à la désobéissance puisqu’il s’agit de reconnaître la différence entre l’éducation, le transfert du savoir et le dressage, l’arbitraire qui consiste à soumettre au besoin par la contrainte(6). "Éduquer un enfant, c’est l’amener à se sentir libre d’obéir" affirme Daniel Marcelli.

Mais les règles de l’éducation ont tellement changé depuis le temps des coups de règle au bout des doigts, des bonnets d’âne et autre vexations et châtiments que beaucoup de parents sont désemparés ou tout simplement démissionnent.

La psychanalyste Arlette Garih rapporte l’anecdote suivante "Je rencontre des parents totalement désemparés, qui viennent épuisés à ma consultation avec des petits de trois ans dont ils n'arrivent pas à venir à bout. Quand je demande au bambin : “Sais-tu pourquoi tu es ici ?», la réponse fuse : “ben oui, c'est parce qu'ils ne veulent pas faire ce que je veux…”".

Alors sans vouloir réhabiliter les pratiques du bon vieux temps de la discipline imposée, militaire obtenue par la contrainte et les brimades en tout genre, il paraît tout de même souhaitable de "reparler d’interdictions , de règles et de cadre, s’employer à réintroduire des limites afin de permettre à ces enfants de pouvoir vivre en société", d’arrêter avec le mythe désastreux de la frustration obstacle au développement de l’enfant. Il ne s’agit pas moins que de leur apprendre à devenir des hommes et des femmes libres mais responsables de leurs actes, à devenir des homo civilis en quelque sorte.


Patrice Leterrier

21 Septembre 2009

  

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 12:35

 

 


A

près notre température, notre pression artérielle, notre taux de cholestérol (bon ou mauvais), notre glycémie, notre taille, notre poids, et autres indicateurs chiffrés, voilà que des sages (dont 5 prix Nobel) se sont penchés, à la demande de Nicolas Sarkozy, sur la mesure de notre bonheur ou plus prosaïquement de notre bien être.

Il est vrai que le bonheur est un sentiment diffus, passager, presque furtif qui intègre bien d’autres critères non mesurables que les seuls chiffres censés mesurer notre confort.

Comme le rappelle le philosophe Michel Onfray  "le bonheur n'existe pas: il existe des situations heureuses. Le bonheur d'un jeune n'est pas celui d'un vieux; celui d'un philosophe, celui d'un trader. Le bonheur n'est pas un état permanent: on n'est pas heureux comme on est homme ou femme".

A la tête de ces penseurs pensifs devant l’ampleur de la tâche, deux prix Nobel d’économie : l’iconoclaste américain Joseph Stiglitz et l’indien Amartya Sen connu pour ses travaux sur la famine et les mécanismes fondamentaux de la pauvreté.

Ils n’ont pas grande difficulté à nous convaincre que le Produit Intérieur Brut " est une mesure de la production marchande, mais n'est pas une mesure fiable du bien-être".  

La chose se corse quand il s’agit de définir  comment définir "la mesure des performances économiques et du progrès social"  pour en finir avec la tyrannie supposée du PIB inventé en 1934 par l’américain d’origine russe Simon Kuznets afin de mesurer l'effet de la Grande Dépression sur l'économie.

Qui pourrait contester pourtant la nécessité de "la prise en compte de nouveaux critères, ou une pondération différente, évaluant les inégalités sociales, la qualité de la vie et le développement durable, ainsi qu'une idée plus complète de la richesse d’un pays que le simple calcul de la production" ?

Il paraît cependant à l’évidence que l’ambition de vouloir quantifier notre bonheur et même sa forme réductrice que l’on pourrait qualifier de bien-être est probablement une tâche impossible.

Car dès lors qu’il s’agit de norme, encore faut-il s’entendre sur les critères, sur les échelles de mesure et plus délicat sur la pondération des différentes valeurs.

Et quand bien même, dans une suprême surprise, nous arriverions à définir ces critères et leurs pondérations, il semble bien difficile de les faire partager aux Papouasiens ou aux Pygmées de la tribu Mbuti vivant dans la forêt d'Ituri en République démocratique du Congo dont le bien être relatif dépend probablement d’autres critères que par exemple "l’épargne nette ajustée".

On ne peut qu’applaudir à l’idée qu’il faille évaluer autre chose que la production marchande pour mesurer la véritable santé économico-socialo-écologiste d’un pays comme il serait stupide de s’en référer à la seule température pour évaluer la santé d’un patient.

Le rapport remis par les sages au Président de la République préconise  de "se référer aux revenus et à la consommation plutôt qu’à la production dans le cadre de l’évaluation du bien-être matériel", de "prendre en compte le patrimoine" et de "mesurer les services en nature fournis par l’État" aux ménages, de trouver des "outils solides et fiables de mesure des relations sociales, de la participation à la vie politique et de l’insécurité", ou enfin de prendre en compte la soutenabilité (ou durabilité) qui "exige la préservation ou l’augmentation simultanées de plusieurs «stocks» : les quantités et qualités non seulement des ressources naturelles mais aussi du capital humain, social et physique".

Il suscite déjà moult commentaires et critiques dont celles de Jean-Marie Harribey sur ce qu’il appelle le "trou noir de la théorie économique dominante : confusion entre la valeur économique et l’utilité".

Il reste que quels que soient les critères et indicateurs choisis,  quelles que soient les vertus de cette tentative de rationalisation de l’impalpable complexité du sentiment de bien-être, "la différence entre les statistiques toujours insatisfaisantes et la réalité telle qu'elle est et telle qu'elle devrait être...hé bien cela s'appelle la politique" et que nos dirigeants ne peuvent pas demander aux économistes ni aux statisticiens de faire leur travail à la recherche du bien commun.


Patrice Leterrier

18 Septembre 2009

 

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 21:04


L

a taxe carbone fait couler beaucoup d’encre noire comme du charbon et pose au moins trois questions auxquelles chacun apporte sa réponse avec plus ou moins d’objectivité et en ayant pris la peine de se documenter plus ou moins sur le sujet :

° Est-elle nécessaire ?

° Quel doit être son montant ?

° Comment la compenser pour éviter qu’elle devienne insupportable pour les plus exposés ?

Les textes concernant les trois sujets pullulent sur le net et dans la presse écrite sans pour autant qu’aucun de ces nombreux éclairages ne puisse avec évidence dégager un consensus.

A vrai dire c’est un véritable piège dans la mesure ou ne rien faire serait forcément condamné comme une injure inacceptable à la planète (même si le poids des émissions de la France pèse bien peu dans la facture carbone mondiale comme le rappelle Claude Allègre), quel que soit son niveau elle sera trop lourde pour les uns et ridiculement basse pour les autres et enfin, malgré les martingales complexes des techniciens de Bercy, on trouvera toujours telle ou telle catégorie qui sera privilégiée ou au contraire victime des mesures prévues.

Insignifiante pour les extrémistes verts de rage, inutile et catastrophique pour Claude Allègre, scandaleuse pour Maryse Le Pen, injuste selon Ségolène Royal au fond ce que caractérise ce débat c’est la cacophonie.

Mais on peut, sans partager le lyrisme d’un Daniel Cohn-Bendit, plus simplement retenir qu’il s’agit d’un premier pas qui renverse la logique de taxation du travail et des profits pour s’attaquer à la dette à long terme que représente notre empreinte écologique.

Et puis taxe carbone ou pas l’énergie fossile deviendra de plus en plus chère et il faudra bien que nous nous habituons à développer la culture du "Negawatt" et du "Negabaril" c'est-à-dire à d’abord économiser l’énergie par des mesures simples en changeant nos mauvaises habitudes de gaspillage.

Dans un article signé Michael Grunwald, spécialiste de l'environnement du Time et publié par Slate.fr, la conclusion assez irréfutable de l’auteur est qu’il nous faut d’abord changer nos comportements, nos modes de vie pour éviter que la facture écologique de l’énergie devienne insupportable pour la planète.

Inutile d’attendre béatement le salut des biocarburants, des énergies renouvelables ni même du nucléaire dont le retour sur investissement semble être aussi lointain que la perspective d’innocuité des déchets qu’elle génère.

Au fond aussi le message qu’il nous transmet est plutôt rassurant puisqu’il semble dire que notre salut énergétique est autant dans nos mains que dans celles des dirigeants des états voyous qui se gavent sur leurs réserves ou des dirigeants qui adroitement ou maladroitement cherchent à nous éduquer en nous taxant.

Alors taxe carbone pourquoi pas, mais efficacité avant tout en arrêtant de gaspiller par des gestes très simples les milliards de kilowatts pour des douches qui coulent à flots, des climatisations exagérées, des lampes qui chauffent plus qu’elles n’éclairent et que l’on oublie d’éteindre, des appartements surchauffés alors qu’un pull pourrait suffire, des isolations déplorables, ….

Arrêtons de focaliser sur l’énorme poutre de la carence publique pour s’attaquer aux millions de pailles qui pèsent finalement plus lourds que l’on ne pourrait croire.

D’ailleurs promis à la fin de mon édito j’éteins mon ordinateur…


Patrice Leterrier

14 Septembre 2009

 

 

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 12:45


Qu’est-ce qui peut réunir des concepts aussi différents que la dette publique, la nation ou encore la littérature ?

Rien en apparence si ce n’est qu’Ils font partie des évidences universelles qu’il paraît iconoclaste de tenter de revisiter à l’aune de la modernité.

Par exemple qui contesterait aujourd’hui que c’est le devoir des états de ne pas trop s’endetter pour ne pas ruiner les générations futures ?

Le principe selon lequel "toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation" est inscrit dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et il y a cette certitude que nous devons vénération à la nation sans bien sûr que l’on prenne le soin de se demander ce dont on parle.

Ou encore cette absolue évidence que la littérature est faite de mots écrit sur du papier avec plus ou moins de ponctuation qu’il suffit de lire et de laisser aller son imagination.

En fait nous nous arc-boutons sans cesse avec gravité sur des valeurs ancestrales présentées ou plus simplement vécues par nous comme immuables, comme les fondements de ces certitudes sans lesquelles nous craignons de perdre pied.

Pour autant ces valeurs ancestrales, ces axiomes inébranlables, ces certitudes indiscutables sont-ils à ce point intouchables qu’il soit interdit d’au moins s‘interroger sur leur signification ou plus encore de contester leur pertinence pour certains d’entre eux ?

Prenons le cas de la dette, comme le fait avec talent Conor Clarke dans les colonnes de Slate.fr. SI vous suivez les arguments assez rationnels de ce correspondant de Theatlantic.com, vous vous interrogerez comme lui sur la dette qu’ont, en fait, virtuellement, les générations futures envers nous. On nous incite (pour ne pas dire nous contraint) à ne pas trop entamer leur futur gâteau. Il s’agit, comme une évidence incontestable, de ne pas faire payer aux générations futures nos supposés excès d’aujourd’hui alors qu’ils en auront probablement les moyens avec les progrès technologiques qui ne cessent d’augmenter l’efficacité du travail des hommes. Au fond, argumente ce jeune iconoclaste d’évidences indiscutables, la démocratie nous enseigne que la société doit compenser les inégalités. Pourquoi n’y aurait-il pas une sorte de solidarité des générations futures, probablement beaucoup plus aisées que nous, pour nous aider alors que nous sommes dans l’embarras ?

Pourquoi tant de trémolos des hommes et femmes politiques sur la nation, ses valeurs, son unité (menacée outrageusement nous dit-on par le port de la burqa !) dès lors qu’aujourd’hui le concept ne couvre qu’un minuscule coin de rue d’une immense communauté mondiale. Déjà Victor Hugo écrivait à Robert Pœhlen "l'idée de nation se dissout dans l'idée d'humanité".

Nous sommes aujourd’hui prés de 7 milliards d’êtres humains sur la terre dont 1 milliard environ d’africains. Leur nombre doublera en 2050 (soit 1 homme sur 4) et atteindra presqu’un homme sur 3 en 2100 malgré les épidémies et le Sida qui ravagent ce continent.

Que deviendra à cet horizon un concept aussi étriqué que celui des nations actuelles ? N’est-il pas temps, plutôt que de déblatérer sur quelques centaines de burqas - anachronisme sans importance sauf pour les victimes de cette coutume archaïque - d’élargir notre vision communautaire au moins à l’échelle du continent européen ?

Quant à la littérature, elle ne peut se résumer à son apparence. La ponctuation ne traduit pas toutes les nuances de l’intention de l’auteur. Comme l’usage veut que le blanc entre les mots soit unique, comme il n’existe pas de portée pour le texte comme pour les notes, comment entendre la mélopée voulue par l’auteur ? Pourtant la lecture comme la musique fait appel à l’intonation, au rythme mais aussi au silence si souvent ignoré. Pourquoi, alors que les contraintes techniques liées à l’invention de Gutenberg ont disparu, les textes n’utilise-t-on pas toutes les capacités qu’offre l’informatique pour nous faire découvrir le relief des écrits ?

Ces quelques exemples ne sont certes pas des certitudes, des évidences remplaçant d’autres évidences mais plutôt une tentative, que je concède partiale, partielle et imparfaite, de pied de nez goguenard au conformisme ambiant ; on brandit des préjugés comme des paravents à l’allure de valeur éternelle. Ils cachent trop souvent une absence de réflexion, un vide de pensée, un manque total d’imagination.


Patrice Leterrier

11 Septembre 2009

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 08:16

 

L

a grippe A(H1N1) sera le sujet de la rentrée : on verra apparaître des gens masqués regardant les autres avec crainte, un éternuement va devenir un signe extérieur de danger, surtout s’il n’est pas couvert par un revers de manche, serrer une main un acte de courage un peu inconscient et une classe ouverte un miracle. Bonne aubaine les bambins en vacances forcées, moins bonne pour les parents coincés.

Et puis quelle diversion inespérée pour la taxe carbone qui fait presque l’unanimité contre elle ! Le réchauffement climatique effraye pourtant tout le monde et semblait un fond de commerce politique prometteur.

Il y a bien Claude Allègre qui semble avoir raison lorsqu’il qualifie de lilliputien la contribution de la France à ce fléau mais probablement tort lorsqu’il prétend que pour cette raison nous devrions nous dispenser de participer à l’effort mondial. Il y a aussi Ségolène Royal qui, sentant le vent tourner, fait des convulsions pour renier ses engagements verts en dénonçant cette taxe et réclame "une fiscalité écologique intelligente", ce qui paraît bien flou et démagogique.

Au fond que ce soit la grippe que Jacques Attali prend, avec un certain talent, en grippe sur son blog, que ce soit la taxe carbone et encore plein d’autres sujets d’actualité ce qui frappe aujourd’hui c’est cette extrême complexité des problèmes qui sont maintenant visibles au grand jour en temps réel et l’encore plus grande difficulté des experts et des politiques à se dépatouiller de tels imbroglios.

Même si les épidémiologistes semblent quant à eux pétris de leurs certitudes et multiplient les hochements d’épaule, même si les écologistes nouvellement convertis ou résistants de la première heure se drapent dans le droit des générations futures, il semble bien qu’il soit totalement impossible d’expliquer simplement les enjeux d’aujourd’hui et surtout de demain et encore plus d’y apporter des solutions limpides et consensuelles.

S’agit-il d’une complexité inhérente à l’évolution du monde, d’une absence de lucidité (ou de courage ?) des dirigeants, de l’incapacité des experts à communiquer l’immensité de leur savoir aux masses ignares que nous représentons ?

Einstein disait qu’un concept qui ne peut être expliqué à un enfant de six ans est un concept mal maîtrisé. Aujourd’hui nous sommes envahis par une surabondance d’informations noyées dans un bruit de fond souvent assourdissant.

L’incertitude qui en résulte est toujours le plus puissant moteur à la crainte.

Jack Shafer pose sur Slate.fr la question en forme de provocation de savoir si la démocratie a encore besoin de journalistes face à l’apocalypse médiatique à laquelle nous sommes confrontés? Il veut parler de ces "démodés capteurs et distributeurs d'informations vérifiées".

La question est aussi que devient, dans le brouhaha ambiant, la capacité des citoyens à se faire une opinion et donc d’une certaine façon comment peut s’exercer la démocratie dans un tel contexte ?

Lorsque l’information est complètement protéiforme pour ne pas dire contradictoire, lorsqu’il est si difficile de démêler le vrai du faux, l’info de l’intox, comment comprendre ?

Qui croire dès lors que les politiques en font l’enjeu de leurs ambitions et que les experts s’étripent sans pudeur sur la place publique ?

De toute façon personne ne sortira sans dommage du piège de la confusion orchestrée par des politiciens en mal de popularité et des journalistes avides de scoops.

Quoi qu’il arrive avec ce foutu virus, les autorités en auront ou trop fait (souhaitons le quand même) ou pas assez. Quel que soit le montant et la forme de redistribution associée à la taxe carbone se sera trop ou pas assez ou toujours dénoncé comme injuste pour certains.

Le danger est que le bon sens, que l’on peut encore suspecter présent chez beaucoup de français, conduise ces derniers par écœurement devant ce spectacle indigne à s’éloigner encore un peu plus de la politique alors qu’il paraissait possible sur cette pandémie et sur la taxe carbone d’obtenir une forme de consensus, une sorte de paix des braves face à un danger imminent ou plus lointain mais tout aussi réel pour l’avenir de la planète.

Patrice Leterrier

9 Septembre 2009

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 09:17

 


 



L

es cartables sont trop lourds et les têtes encore trop légères, toutes embrumées de rêves de vacances, de grasses matinées et de soirées interminables.

Ce n’est certes plus le temps des capuchons noirs et pointus décrit par Maurice Fombeure ni celui des murs que les orphelins, comme Jean-Luc Lahaye, longeaient en casquettes à galons dorés et capotes à boutons dorés.

 

 

Mais on retrouve malgré tout, avec un peu de nostalgie pour ce temps à jamais disparu pour nous, ces joyeux cris et murmures dans la cour des enfants qui revoient leurs copains et copines, découvrent leurs nouvelles classes, pour certains leurs nouvelles écoles et en général leurs nouveaux professeurs, qui ont souvent autant le trac qu’eux sinon plus pour ceux qui débutent.

Nos chers chérubins vont aussi retrouver ou découvrir le temps de la comparaison, des notes, des félicitations pour certains et des humiliations pour d’autres, l’apprentissage de ce rituel immuable de la confusion si détestable entre l’être et le savoir.

Et la question récurrente et jamais vraiment tranchée de savoir comment noter et à quoi ça sert ? Comment faire le juste compromis entre la volonté d’évaluer objectivement, ou a minima honnêtement, la valeur d’un travail (et non d’un enfant) et la nécessité de s’inscrire par cet acte de jugement dans une dynamique au risque autrement d’enfermer trop rapidement les élèves dans des catégories qui finissent par devenir des destins?

C’est aussi l’inévitable et sempiternelle question des parents "alors, tu as eu des notes aujourd’hui ?". Ces notes, lorsqu’elles ne sont pas conformes à leurs attentes souvent jusqu’au-boutistes, peuvent devenir très facilement un facteur de détérioration de la relation, un élément de dramatisation et une source d’angoisse. Certains parents ont parfois tendance à résumer l’apprentissage scolaire à une succession de notes sur un bulletin et à y trouver parfois des raisons de fierté souvent mal placée ou au contraire des raisons de critiquer l’incurie de ces professeurs décidément incapables de transformer leur chrysalide d’enfant en papillon.

Les notes sont d’abord un instrument social puisqu’elles visent à comparer des performances. Mais pourquoi dès le plus jeune âge l’homme ressent-il le besoin de se comparer aux autres ?

Fabrizio Butera et Dominique Muller, cités dans un article publié en janvier 2004 dans la revue Pour la Science avaient tenté d’y répondre. Dans les années 50 le psychologue américain Léon Festinger a observé méthodiquement ce phénomène appelé comparaison sociale, un mécanisme profondément enraciné dans le comportement humain qui le pousse à évaluer ses opinions et ses compétences. Il s’agirait d’une fonction adaptative acquise au cours de l’évolution car une mauvaise estimation de ses compétences pouvait avoir des conséquences désastreuses comme par exemple le fait de sous-estimer un obstacle et de trébucher alors qu’on est poursuivi par un ennemi ou une bête sauvage.

Mais l’éclairage le plus intéressant apporté dans cet article est sûrement l’étude réalisé par Pascal Huguet et ses collègues du laboratoire de psychologie sociale et cognitive d’Aix en Provence. ils nous apprennent qu’en milieu scolaire la comparaison faite avec des camarades aux performances légèrement supérieures est celle qui permet une meilleure progression au cours de l’année scolaire alors que de se comparer au premier de la classe décourage la plupart des élèves.

Au fond il s’agit d’une attitude assez raisonnable qui consiste à essayer d’atteindre une cible lorsqu’elle parait à notre portée et de ne pas viser plus haut que ses possibilités ou plus prosaïquement qu’une partie charnue de son anatomie ce que les parents rêvent trop souvent de faire pour leur progéniture…


Patrice Leterrier

4 Septembre 2009

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 20:49

Q

ui, ayant vécu avant le début de la révolution du PC et de l’internet, ne se souvient des débats enflammés sur les mérites comparés de telle ou telle chaîne HI-FI dont les performances étaient de toute façon hors de portée de la sensibilité de l’oreille humaine ?

Qui peut prétendre ne pas avoir dû relire maintes fois les notices explicatives en caractères scandaleusement lilliputiens pour utiliser un appareil aussi simple en théorie qu’un téléphone portable, un caméscope, un appareil photo numérique, un téléviseur, un lecteur de DVD, un climatiseur ou même encore un simple four micro onde ?

Je ne parle pas de la pauvreté affligeante des traductions à bas coût mais bien de la difficulté à faire simplement des choses de base comme par exemple téléphoner sur un téléphone portable….

Une légende largement répandue et pourtant totalement fausse prétend que l’homme n’utiliserait que 10% de son cerveau… Si cette légende est avérée inexacte pour l’homme, elle est, de toute évidence, vraie pour la plupart des objets bourrés de technologie qui nous entourent.

Et pourtant les américains viennent de redécouvrir le concept de "Good enough" qui fait le succès de firme comme Pure digital, le concepteur de la caméra numérique Flip à environ 100 euros.

Que dire du succès étonnant de la Logan et de l’inquiétude causée par la future arrivée de la Nano de Tata sur le marché européen.

Le professeur Clay Shirkly cité par Wired Magazine lançait aux éditeurs en ligne, lors d’un congrès organisé à Londres en octobre dernier, le mantra "Ne croyez pas au mythe de la qualité". Clay Shirkly s’était déjà fait remarqué sur son blog par un article intitulé "Newspapers and Thinking the Unthinkable"(2) annonçant purement et simplement la fin des journaux parce que le modèle économique qui liait les journalistes, les journaux les éditeurs et les annonceurs est selon lui définitivement mort. Il a cette phrase qui résume tout : "People would resist being educated to act against their own desires"(3), et j’ajouterai contre leur porte-monnaie !

Aucune forme de coercition, dans ce domaine, comme dans le domaine de l’édition musicale par exemple, ne pourra nous faire revenir à un modèle de diffusion de l’information comme avant Internet.

Quant au mythe de la qualité différenciatrice, c’est une pure illusion parce qu’il est stupide de croire que ce qui est bon marché ou gratuit est de mauvaise qualité pour l’information comme pour les autres objets de consommation.

Que dire d’ailleurs du mythe de la qualité quand on voit des Iphones exploser ou des concessionnaires de très grandes marques allemandes rappeler des modèles haut de gamme pour corriger des "défauts de fabrication".

De plus il y a maldonne entre le consommateur et les fabricants sur la notion de qualité. La première des qualités attendues d’un objet de consommation c’est d’être simple voire frustre par rapport au délire technologique actuel, fonctionnel et bon marché c'est-à-dire adapté à la demande, qui est en général très inférieure en exigence à l’offre "sur-sophistiquée".

Alors est-ce la fin de ces téléphones qui font un tas de choses autre que de permettre de téléphoner au point qu’ils sont devenus de véritables fers à repasser tant la densité de technologie nous chauffe les oreilles, de ces voitures qui parlent, qui vérifient tout en temps réels mais qu’on ne peut plus dépanner sans l’aide d’un ordinateur, de tous ces objets dont on ne sait plus comment ils marchent tellement les options sont complexes…

Sûrement pas ! Ils sont, pour la plupart, le symbole de la réussite financière et sociale. On ne peut concevoir un "trader" sans son Iphone d’un coté, son Ipod de l’autre et se laissant guider dans sa superbe limousine allemande par un GPS à la voix langoureuse.

Mais après le règne sans partage du concept "small is beautiful" dont les effets nous torturent les phalanges quand on doit taper un SMS sur un téléphone, il semble que le temps du "Good enough" soit venu.

Ce n’est après tout qu’un reflexe écologique sain dans le domaine de la technologie qui doit être consommée avec modération si on ne veut pas polluer la planète et nos neurones martyrisés par une multitude de modes d’emploi sans intérêt…


Patrice Leterrier

1 Septembre 2009


(1) La pub de la clio baccara
(2) "Les Journaux et l’impensable scénario"

(3) "Les gens refusent d'être éduqués à agir contre leurs propres désirs."
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29 août 2009 6 29 /08 /août /2009 20:39

 

F

rancis Pisani dissertant sur les mérites comparés du flux RSS et de Twitter en arrive à la conclusion que la valeur d’un blog est plus dans l’art de l’auteur de dénicher un sujet inédit (éventuellement intéressant ça ne peut pas nuire..) plutôt que de disserter savamment et de manière originale sur un sujet d’actualités déjà tellement couvert par toutes sortes de médias qu’il est bien difficile de trouver un angle d’attaque original.

Il n’est pas douteux que de dénicher un sujet inédit et pas trop scabreux, capable de titiller les neurones endormis des surfeurs en tout genre, reste une source de contribution majeure. il est aussi vrai que l’abondance de commentaires est plus à craindre sur des sujets sans importance comme le malaise du Président dans le Parc de Versailles, la cause de la mort de Michael Jackson, les contorsions maladroites des dirigeants du Parti Socialiste, le couac d’une annonce anticipée d’un remaniement ministériel… j’en passe et des pires.

En revanche peu d’articles ni de commentaires sur un sujet aussi important que les conséquences de la découverte faite par les glaciologues d’eau liquide sous les calottes glaciaires de l’antarctique et du Groenland qui fragilise leur équilibre et les rend probablement plus sensibles que prévu au réchauffement climatique.

Juste une interview de Gordon Hamilton, glaciologue et professeur à l'Institut du changement climatique (ICC) de l'université du Maine, sur un blog du journal Libération suivie d’une série de commentaires assez hallucinants, comme par exemple un supposé complot pour entretenir l’effervescence médiatique sur le réchauffement climatique, qui font perdre son sang froid à l’intervieweuse Laure Noualhat.

Sans jouer les cassandres esquimaux, quelques chiffres éloquents parlent d’eux-mêmes (ce qui est leur rôle puisqu’ils sont éloquents…) : La fonte des calottes  de l’antarctique ouest élèverait le niveau de la mer de 6 mètres, du Groenland de 7 mètres, et de l’antarctique de rien moins que 52 mètres…

Il n’est pas étonnant ni choquant que les médias soient mobilisés pour ouvrir les paris sur le nombre putatif de victimes de la grippe A(H1N1). L’article de Slate.fr au titre accrocheur "20 à 30 000 morts de la grippe en France ?" (admirez le ? qui vaut dans ce cas son pesant de lecteurs effrayés…) est un modèle dans le genre beaucoup de bruit pour rien. Il fait en effet le tour de la question pour conclure que personne ne peut prévoir quoi que ce soit dans ce domaine. Comme disait Michel Audiard "ce n’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule" ! Mais l’objectif est atteint puisque cet article arrive en tête en terme de lecteurs sur ce site devant l’étonnant coup de gueule de Jacques Attali contre l’aéroport de Roissy qualifié du pire au monde.

La compréhension de ce qui se passe sous les calottes glaciaires me paraît pourtant un sujet d’une plus haute importance que la crise de nerfs de Jacques Attali contre les salons réservés aux classes affaires à Roissy même s’il est difficile de capter l’attention avec un sujet aussi glacial…

L’information sur le net c’est un peu comme un iceberg : la plus grande partie reste invisible sous la surface de l’océan médiatique et les twits ou autre RSS font plutôt plus de bruit que de signal dans la cacophonie ambiante.


Patrice Leterrier

29 août 20

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 20:32

 

L

e Petit Larousse nous précise que le mythe (du grec muthos (récit)) est un "récit populaire ou littéraire mettant en scène des êtres surhumains et des actions remarquables. (S'y expriment, sous le couvert de la légende, les principes et les valeurs de telle ou telle société)". Il propose également une "représentation symbolique qui influence la vie sociale". Wikipédia en donne une définition proche en parlant d’un "récit qui se veut explicatif et fondateur d'une pratique sociale".

Incontestablement notre siècle naissant est marqué par le mythe de l’homme moderne, hyperactif, embrassant le plus de sujets à la fois incarné dans le dirigeant sautant dans son hélicoptère, l’homme politique serrant fébrilement les mains d’électeurs potentiels pour se précipiter sur une grande réunion internationale avant de faire un discours surprise à la télévison entre un jogging et un conseil des ministres (je ne vise personne en particulier bien sûr..). On parle aussi de ses traders - si controversés ces derniers temps pour leurs primes -dont l’image type est celui d’un jeune et brillant sujet les yeux rivés sur dix écrans à la fois, l’oreillette fermement collée à son pavillon auriculaire et donnant des ordres sans répit sur son téléphone portable pendant qu’il tient dans la main le combiné que lui a passé son assistante… Image immortalisée au cinéma comme dans Wall Street, mythe moderne d’une efficacité née d’une toute puissance apparente. C’est l’éloge d’une hyperactivité débordante qui n’est pas sans relation avec les dérives si décriées du monde de la finance.

Eyal Ophir, Clifford Nass et Anthony D. Wagner de l’université de Standford (Department of Psychology and neurosciences Program) viennent de démystifier cette pratique stakhanoviste en démontrant qu’elle avait des effets négatifs sur les performances cognitifs.

Ils ont, à cet effet, sélectionnés parmi 262 volontaires un petit groupe d’étudiants habitués à manier de nombreux supports d’informations différents et d’autres qui l’étaient moins. Ils les ont soumis  à une batterie de tests cognitifs visant à vérifier leurs aptitudes à sélectionner les informations pertinentes, leurs capacités d’organiser leurs mémoires de travail et leurs aptitudes à passer rapidement d’une tâche à une autre.

Les résultats montrent que ceux qui passent moins de temps à lire leurs courriels tout en surfant sur le web, téléphonant sur leurs portables et regardant la télévision simultanément ont de meilleures performances dans tous les tests.

Une sorte de réhabilitation de la réflexion, de la méditation si chère à la culture orientale, de la concentration laissant le temps à la créativité. Au fond il y a une sorte d’analogie avec la gastronomie (qui n’interdit pas bien au contraire la diversité) opposée au fast food et à la boulimie.

Notre cerveau peut sans aucun doute merveilleusement se nourrir de toutes ces sources de médias (sans oublier la bonne vieille lecture..) à condition d’y accorder une véritable attention au lieu de surfer de vague médiatique en vague médiatique sans prendre le temps d’apprécier ni de juger la pertinence de telle ou telle information.

Le penseur de Rodin le menton appuyé sur son poing est sûrement plus efficace qu’un feu follet en costume sombre confondant performance et butinage, sacrifiant la réflexion pourtant si enrichissante à l’hôtel de la religion de l’instantané.


Patrice Leterrier

27 août 2009

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 09:41

T

axe Carbone : Fausse bonne idée ou vraie révolution comme le voit Daniel Cohn-Bendit?

Claude Allègre, qui se voyait il y a encore peu de temps dans le gouvernement de François Fillon, tire à boulet rouge dans l’édition du Parisien du 23 Août sur ce projet parlant "d’une initiative catastrophique pour notre pays". Il argue, à juste titre, que l’émission de CO2 de la France représentant les cinq millièmes des émissions mondiales, c’est un coup de lime à ongle dans un océan…

A-t-il lu le sondage du Figaro du 29 Juillet où 16 071 internautes s’étaient prononcés à 75,88% contre cette taxe ? Veut-il ainsi s’offrir une sorte de regain de popularité populiste pourtant bien inutile pour un retraité des affaires ? Peut-être est-il aussi désabusé et vexé que le Président de la République n’ait pas jugé bon de faire appel à son immense talent de dégraisseur de Mammouth ?

A-t-il raison pour autant ? On peut en douter si on prend le parti de croire qu’il s’agit en réalité d’autre  chose que de statistique en l’occurrence. Cette taxe, si controversée et si difficile à mettre en œuvre sans pénaliser certains contribuables à revenus modestes bien obligés d’utiliser leur voiture,  ne serait-elle pas la première manifestation d’une nouvelle façon de penser la fiscalité ? N’est-il pas temps sur le plan de l’éthique politique, si ce mot à un sens,  de faire un premier pas ? De mettre en quelque sorte l’action de l’état en accord avec la prise de conscience naissante que le premier bien à préserver pour les générations futures est notre bonne vieille planète terre ?

Au prétexte qu’une vie ne représente pas grand-chose pour l’équilibre démographique mondial doit-on renoncer à des combats comme une juste révision du procès de Troy Davis ou pour la libération de la prix Nobel Birmane Daw Aung San Suu Kyi ? Doit-on renoncer à l’aide humanitaire parce que le scandale de la faim dans le monde peut et doit être résolu au niveau mondial ?

Claude Allègre a aussi raison lorsqu’il affirme que "parler d'une taxe carbone pour l'ensemble Europe-Amérique du Nord, qui représente presque 50% des émissions de CO2, peut être un sujet de débat". Mais comment défendre cette cause avec un minimum de crédibilité en ne faisant rien ? Si le poids de la France sur le plan international est légèrement supérieur à sa contribution en émission de CO2, il ne peut être que renforcé par l’exemplarité éventuelle de son action dans ce domaine.

Plutôt que le pragmatisme désabusé auquel nous invite Monsieur Allègre, ne doit-on pas au contraire comprendre qu’il est préférable de taxer le carbone pour changer les habitudes que de renforcer la fiscalité sur les éléments moteurs de l’économie comme la valeur ajoutée, les revenus du travail ou la stupide taxe professionnelle ?

Cette taxe carbone ne résoudra certainement rien à court terme de l’immense problème du réchauffement climatique. Elle marque peut-être une inflexion historique en politique. Elle est et sera certainement critiquée utilement ou comme hélas trop fréquemment en France par reflexe politicien suranné d’une opposition systématique.

Comme tout nouvel impôt, elle est déjà et sera encore plus quand elle sera à payer impopulaire. Elle sera certes difficile à mettre en œuvre sans devenir une véritable usine à gaz (à effet de serre ?). La tentation sera grande en cette période de déficits publics abyssaux de détourner cette manne qui doit être – c’est promis- entièrement redistribuée. Si ces objectifs sont atteints, elle est aussi appelée à disparaître.

Elle est au niveau mondial symbolique comme le souligne Monsieur Allègre. Elle démontre en tout cas que la préservation de l’environnement  est un sujet politique majeur et que cette valeur ne peut plus être ignorée par un homme politique quel que soit son camp.

Saluons ce premier pas en attendant avec circonspection son application pratique alors que certains, comme Christian Gollier directeur du laboratoire d'économie des ressources naturelles de la Toulouse School of Economics, crient déjà à la catastrophe devant la modestie des projets du gouvernement (14 à 20 euros par tonne au lieu des 32 euros préconisés dans le rapport Rocard)


Patrice Leterrier

25 août 2009

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