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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 13:19

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L

orsque nos lointains ancêtres se réunissaient autour d’un feu pour écouter les histoires que leur narraient des conteurs patentés, le monde était rempli de superstitions, de magiciens, de fées, de diablotins, de dragons, de sorcières, de muses, de dieux innombrables, souvent cruels et incestueux.

Ils vivaient dans un monde enchanté par toutes sortes de créatures imaginaires.

Les religions monothéistes sont venues mettre de l’ordre dans ce parnasse éclectique pour faire régner la loi d’un Dieu maître de toute chose en ce bas monde.

L’enchantement de ce monde imaginaire bien rempli devait faire place à celui d’une puissance surnaturelle omnipotente et dont les faveurs devaient permettre à certains de rêver à une vie éternelle radieuse dans l’au-delà.

L’enchantement devenait purement religieux et le monde n’avait pas d’autre explication que la volonté du tout-puissant.

Les lumières, en voulant "déniaiser le peuple" selon l’expression de Voltaire, vinrent troubler cet ordre établi en nous proposant un monde désenchanté où la course des astres suit des lois physiques et où la raison apporte, avec la science toute puissante, une compréhension de plus en plus complète et raffinée de l’ordre du monde et de la nature.

Il y a bien sûr toutes les raisons de s’émerveiller des fantastiques découvertes que les sciences nous apportent.

Elles nous donnent sans cesse une vision enrichie du monde dans lequel nous vivons.

Elles modifient profondément notre rapport aux autres et à l'environnement par les outils de plus en plus sophistiqués que la technologie permet.

En même temps nous ne pouvons que constater le profond désenchantement auquel nous ne pouvons échapper."Dans une acception plus large, l'expression recouvre le sentiment diffus d'une perte de sens, voire d'un déclin des valeurs censées participer à l'unité harmonique du monde des hommes (religion, idéaux politiques et moraux, etc.). Suivant les auteurs, le désenchantement peut être connoté positivement comme une sortie du monde de la superstition, ou bien négativement comme constituant une rupture avec un passé harmonieux." 

Si nous nous en tenons à la définition du Larousse, "désenchantement" étant le fait d’avoir perdu ses illusions, la science nous propose le contraire du monde des illusions.

Elle combat sans cesse les illusions pour nous contraindre à garder cette rigueur qui fait la grandeur de l’approche scientifique.

Mais ce n'est pas contradictoire de dire que le rapport que nous avons au monde à travers la science est d'une nature différente de celui que nous proposent la religion et les superstitions en tout genre.

En ce sens notre "enchantement" n'a rien à voir avec une sorte de sidération devant l'inexpliqué, un besoin d'y voir la main du surnaturel mais bien une sorte de jubilation, voire de "jouissance", devant la puissance magnifique de l'esprit humain!

Les sciences apportent à ceux qui les pratiquent, mais aussi à ceux qui les observent, des moments merveilleux mais la rationalité sur laquelle elles s’appuient n’a rien à voir avec un enchantement dont le Larousse dit qu’il s’agit d’"action de soumettre à un pouvoir magique".

La lumière qu’elles nous apportent ne comble pas pour autant notre incapacité à saisir une finalité à la marche de l’univers.

En ce sens elle laisse toute sa place à ce choix personnel que chacun peut faire de se laisser enchanter par des croyances.


Patrice Leterrier

23 janvier 2014

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