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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 20:05

père noël

 

V

ous connaissez peut-être des adultes péremptoires qui osent prétendre que le père Noël n’existe pas !

C’est faire un peu vite fi des rêves de millions d’enfants qui attendent avec fébrilité son passage dans la nuit de Noël.

La question n’est donc pas de savoir s’il s’agit d’un mythe nécessaire ni de regretter les dérives mercantiles que sa venue nous donnent à subir.

Il s’agit plutôt de l’accueillir avec tout le cérémonial que nécessite incontestablement la venue même furtive d’un hôte d’une telle importance pour les bambins.

Ils n’auront hélas sans doute plus beaucoup l’occasion en grandissant de s’accrocher à leurs rêves enfantins.

Il est symptomatique que le fait de ne plus y croire signe l’entrée dans le monde des adultes et la fin des illusions sur la nature bienveillante de l’homme.

Doit-on à ce sujet plutôt croire Thomas Hobbes qui ne voie dans l’homme à l’état de nature qu’un loup pour l’homme ou au contraire suivre John Locke qui pensait que les hommes à l’état de nature étaient enclins à se porter secours et assistance ou encore croire à  la vision rousseauiste du bon sauvage ?

Lorsque ce dernier publia son fameux Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes en 1755, Voltaire lui répliquât avec sa plume qu’il savait rendre fielleuse "On n'a jamais employé tant d'esprit à nous rendre bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage".

Les philosophes continuent de débattre avec force et arguments de cet eternel sujet qu’est la nature dite profonde de l’être humain.

Mais voilà que les scientifiques s’en mêlent pour affirmer, expériences à l’appui, que la bienveillance ou la malveillance ne sont pas des aptitudes naturelles exclusives mais bien présentes toutes les deux.

La découverte par l’équipe de la neuropsychologue Grint Hein de l’université de Zurich de l’implication de deux circuits cérébraux dans les sentiments de compassion et d’antipathie voire de cruauté relance le débat sur la nature fondamentalement bonne ou mauvaise de l'être humain.

Selon la théorie dite des endogroupes développée par ces chercheurs, l'être humain ne serait ni bon ni mauvais mais exprimerait ses tendances compassionnelles ou cruelles selon que la victime affiche ou non la même appartenance identitaire que lui.

Une sorte de sélection naturelle poussant les individus d’un groupe à s’entraider et à marquer leur hostilité vis-à-vis d’autres groupes potentiellement rivaux sur un même territoire.

La compassion universelle comme par exemple celle merveilleusement illustrée par les Restos du cœur serait donc un comportement culturel.

Vive donc la culture qui nous aiderait à sortir de cette tendance naturelle à rejeter l’autre, le différent même quand il n’est pas un potentiel rival.

N’est-il pas nécessaire en cette période d’Avent de rappeler le troisième mot de la devise de la république fraternité pour en faire autre chose qu’un slogan de campagne politique ?

Louis Pasteur disait que "la grandeur des actions humaines se mesure à l'inspiration qui les fait naître".

Joyeux Noël à tous !


Patrice Leterrier

20 décembre 2010

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