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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 14:32

 

 

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L

 

es résultats d’une étude publiée dans le Times intitulée "pourquoi la plupart d'entre nous se moquent bien de savoir quelle planète ils laisseront à leurs petits-enfants" n’ont rien d’étonnant.

Il n’y a rien de choquant ou du moins de surprenant dans le fait que chacun privilégie ses intérêts à ceux des autres fussent-ils leur descendance plus ou moins lointaine.

Ne doit-on pas prendre acte que les citoyens réagissent en fonction de leurs intérêts et préfèrent des résultats à court terme à des promesses de "lendemains qui chantent" et qui "chanteraient" d’ailleurs essentiellement pour d’autres qu’eux ?

Les hommes ont inventé la politique pour compenser le naturel égoïsme des hommes et pour assurer une certaine solidarité entre eux.

C’est du moins l’une des plus nobles missions de l’engagement politique spécialement lorsque les bouleversements que nous vivons augmentent incroyablement les tensions entre les communautés humaines.

C’est donc aux politiques de créer les conditions d’une solidarité intergénérationnelle en favorisant le développement des énergies renouvelables et des "négawatts" par des aides aux particuliers et aux entreprises, par une véritable politique industrielle pour permettre l’émergence et le développement de solutions énergétiques innovantes, par le financement de programmes de recherches à des niveaux comparables à celui, par exemple, qu’il fournit pour l’hypothétique maitrise de la fusion nucléaire "civile" (je parle bien sûr d’Iter).

La solidarité avec les générations futures cela consiste d’abord à faire en sorte que l’effort demandé aujourd’hui soit considéré comme un investissement à long terme et donc supporté par la communauté et pas seulement par les usagers actuels qui n’ont, sans incitation forte, aucune chance de voir le retour sur investissement.

Les prévisions liées aux conséquences du réchauffement mettent bien en relief le coût exorbitant à terme pour l’humanité.

Éviter ce réchauffement excessif c’est éviter une partie de ces coûts pour les générations futures et donc c’est rentable au niveau de la planète.

Il est donc non seulement raisonnable mais juste d’aider nos concitoyens à œuvrer dans ce sens.

C’est en tout cas plus réaliste et probablement plus efficace que de faire appel à je ne sais quel "sens du devoir", d’évoquer une sorte de "religion" écologiste, de brandir une "éthique du sacrifice" ou encore d’essayer de culpabiliser les citoyens parce qu’ils ne font pas suffisamment d’économie d’énergie, parce qu’ils ne mangent pas bien, pas assez bio, parce qu’ils sont en un mot égoïstes!

Au-delà des vœux pieux exprimés lors du débat sur la transition énergétique faut-il encore que viennent des mesures concrètes c'est-à-dire d’ambitieuses aides aux investissements et aux coûts de fonctionnement des énergies renouvelables encore loin d’être compétitives aujourd’hui.

Il faut également une réelle transparence sur le coût à terme - pour les consommateurs et pour la compétitivité de notre pays - d’objectifs trop souvent d’abord justifiés par des marchandages politiques et par l’exploitation de la peur distillée sur le nucléaire à l’aune de la catastrophe de Fukushima.

Il faut aussi tirer toutes les leçons de l’exemple allemand comme le signale Cécile Boutelet dans sa chronique du monde du 23 août dernier intitulé "Les effets pervers de la transition énergétique en Allemagne".

La politique de nos voisins d’outre-rhin a pour conséquence que "les consommateurs et les petites et moyennes entreprises payent pour cette énergie un des tarifs les plus élevés d'Europe" ?

L’Allemagne a augmenté ces émissions de CO2 de 2% en 2012 du fait du retour du charbon dont on ne peut pas dire que ce soit une énergie particulièrement économe en émission de gaz à effet de serre.

Et pour finir Cécile Boutelet note que "la population, qui avait ardemment souhaité la sortie du nucléaire en 2011 après les accidents de Fukushima, se montre réticente à l'idée d'accueillir dans son jardin les milliers de kilomètres de lignes à haute tension nécessaires pour raccorder les parcs offshore du nord au sud industrialisé".


Patrice Leterrier

27 octobre 2013

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