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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 11:16

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L

 

e site du National Climatic Data Center nous apprend qu’octobre 2012 fût le 332ème mois consécutif dont la température était globalement au dessus de la moyenne du 20ème siècle  avec 0,63°C de plus.

Il publie également une intéressante carte des événements climatiques extrêmes de l’année 2012.

On y notera la fonte des glaces du Groenland, les ravages de Sandy en particulier en Haïti, les pluies records en Australie mais aussi le froid record en Argentine en octobre (le plus froid depuis 51 ans).

Michel Alberganti se fait lui l’écho d’une publication de la banque mondiale prédisant un réchauffement de 4°C à l’horizon 2100 et d’une communication de l’organisation météorologique mondiale (World meteorological Organization) annonçant que le CO2 avait atteint en 2011 un nouveau niveau record de 390,9 parties par million (ppm).

Ce qu’il y a de commun dans ces annonces c’est qu’elles ne parlent pas à l’imaginaire collectif.

Après tout qu’est-ce que cela peut faire moins d’un degré Celsius ou une dose homéopathique de 390 parties par million.

De plus, même si de lourds soupçons existent, personne ne peut affirmer avec certitude qu’il existe un lien entre les événements climatiques extrêmes que nous observons et le réchauffement climatique.

Une étude publiée en 2011 par John Cook et Stephan Lewandowsky démontrait qu’une désinformation solidement implantée continuera d’influencer même après qu’il fût avéré qu’elle était fausse.

Les auteurs soulignent que ce phénomène est d’autant plus fort si la désinformation soulève plus d’intérêt que sa rétractation.

C’est bien ce processus qu’exploitent ceux qui combattent l’idée de l’origine anthropique du réchauffement climatique.

Comme il est difficile, même si certains s’y essayent, de défendre l’idée qu’il n’y a pas de réchauffement climatique, prétendre que l’homme n’est pas à l’origine de celui-ci est beaucoup plus aisé.

D’abord, cette idée nous disculpe de toute responsabilité sur l’évolution de notre environnement.

Ses conséquences paraissent donc naturelles, de l’ordre des choses qui échappent à notre contrôle.

Dès lors pourquoi contrarier la volonté divine, pourquoi s’en préoccuper et surtout pourquoi contraindre les activités humaines pour en diminuer les effets ?

Cette position oblige les scientifiques qui la combattent à faire la preuve de l’origine humaine du réchauffement climatique.

Or ils ne peuvent qu’opposer un historique et des projections construites à partir de modèles complexes et donc abscons pour le grand public dont la validité ne s’impose pas au sens commun.

Les climatosceptiques se sont acharnés à les contester en recherchant dans l’immense travail fait par le GIEC les erreurs et/ou contradictions, qui sont inhérentes à ce genre de travail collégial.

Ils se gardent bien de s’en tenir aux conclusions du rapport final qui ne laisse aucun doute sur l’origine essentiellement liée à l’activité humaine du réchauffement climatique.

Mais dès lors que les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux, pourquoi irions-nous croire ceux qui nous demandent des efforts ?

D’autant qu’il ne s’agit pas simplement des vœux pieux mais bien de mesures dont les conséquences économiques se traduiraient à court terme par des sacrifices pour des bénéfices dont profiteraient les générations futures.

Comment sortir de cette ornière dans laquelle les scientifiques semblent s’enliser avec le sentiment frustrant de prêcher dans le désert ?

Les auteurs de l’étude citée ci-dessus proposent, dans un guide en accès libre sur internet, d’appliquer des recettes simples en s’attachant d’abord non pas à ce que pensent les gens mais à la manière dont ils pensent.

On peut retenir en synthèse de cet utile aide-mémoire à l’usage des communicants que la règle d’or est de faire court, simple et clair.

Une démarche résumée dans l’acronyme KISS : Keep it Simple, Stupid.

J’essayerai donc de m’en tenir à ce conseil en espérant qu’il ne vous apparaît pas comme trop stupide.


Patrice Leterrier

22 novembre 2012

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